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Mangez-moi mangez-moi mangez-moi

Ôde à la terre... et à ceux qui s'en occupent

Alimentation
Illustration du billet Mangez-moi mangez-moi mangez-moi
Source : lesjardinsdecontrat.fr

Comme vous (ne) le savez (sans doute pas), nous vivons en appartement. Nous n'avons donc pas de jardin pour faire pousser nos légumes. Jusqu'à l'an dernier, quand j'avais besoin d'acheter des légumes, je prenais un petit bout de plastique (ma carte bleue), un gros tas de ferraille (ma voiture), et j'allais au supermarché. J'achetais ce qui me faisait envie, sans aucune considération pour la saison et la provenance de mes légumes. J'étais totalement déconnectée de ce que j'achetais, car à aucun moment, je ne me posais réellement la question "mais au fait, mes légumes, ils viennent d'où ?"

Ben... Ils viennent du supermarché, non ?

Mais depuis un an, tout ça a changé ! Nous nous sommes abonnés à des paniers de légumes bios via Les Jardins de Contrats, une association pas loin de chez moi qui œuvre au développement durable et à l'insertion sociale. En plus, ils nous livrent dans des sacs en papier qu'ils récupèrent et réutilisent. Bio, local, de saison ET zéro déchet, chic chic chic ! Je peux vous le dire, la provenance de mes légumes a pris tout son sens ! Toutes les semaines, je reçois, avec mes légumes, une recette et/ou un petit mot d'une des personnes travaillant sur l'exploitation. Je peux également les suivre sur Facebook, où des photos sont régulièrement publiées. Je vois, tout au long de l'année, des personnes semer, désherber et biner, pliées sur la terre, tout ça (entre autres) pour que je mange de bons légumes.

Eh oui, mes légumes ne viennent pas du supermarché. Incroyable non ? Il y a des hommes et des femmes qui se lèvent tôt le matin et sortent, même s'il fait froid dehors, même s'il pleut. Il y a des hommes et des femmes qui se massent les reins le soir parce qu'ils sont restés courbés toute la journée sur leurs rangs. Il y en a qui ont les mains crevassées parce qu'ils ont passé du temps les mains dans l'eau froide. Ce sont mes voisins, ils ont bossé dur. 

Alors je me dis que le minimum que je puisse faire, c'est d'apprécier leur travail à sa juste valeur. Je regarde mes carottes avec bienveillance. J'ai appris à aimer les betteraves. Je cuisine mes fanes de radis, et même le vert de mes poireaux ! 

Le gaspillage alimentaire n'a jamais vraiment été mon cheval de bataille. Et pourtant, je me rends de plus en plus compte à quel point il m'est devenu insupportable de voir un légume pourrir au fond de mon frigo. En mettant un légume à la poubelle, c'est le travail d'Herbert, Nigérien vivant en France depuis 1998 que je mets à la poubelle. Celui de Valentin, qui a passé un BTS Production Horticole, celui d'Anthony, qui aime les choses simples, celui de Noëmie, bricoleuse dans l'âme, celui d'Aurélie la maraîchère, celui d'Arthur, qui, avec son Bac+5 en commerce international, met des sous de côté pour monter sa propre ferme, celui de Marjel, Rom d'Albanie qui a vu sa maison incendiée, son frère tué et est arrivé à Tours en camion, celui de Damien, ébéniste passionné de permaculture... Pour tous ceux-là, et pour tous les autres, je vous promets de toujours traiter vos produits avec le respect qu'ils méritent... Et je vous remercie, du fond du coeur.

--- Quelques lectures Zéro Gaspillage et autres pour aller plus loin sur le sujet ---

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